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Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a accepté la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et a nommé son successeur  django cissoko, selon un discours enregistré  diffusé sur ORTM

« Dans la nuit du lundi au mardi 11 décembre 2012, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a annoncé sa démission ainsi que celle de son gouvernement. Cette démission m’a été formellement remise par écrit, j’en ai pris acte et je l’ai acceptée. (…) Dans les vingt-quatre heures, le Mali connaîtra son nouveau Premier ministre, et son nouveau gouvernement d’ici à la fin de la semaine », déclare le président Traoré.

« Je voudrais saluer ici Cheick Modibo Diarra pour les services rendus à la Nation, pour ses qualités d’homme ainsi que pour notre collaboration », poursuit-il.

Sans entrer dans les détails de la démission Premier ministre, il précise: « J’aurai tout entrepris pour éviter une crise ouverte au sommet entre le président et le Premier ministre, parce que le seul objectif qui vaille, c’est le Mali et le seul sacrifice qui vaille, c’est le sacrifice consenti pour les intérêts supérieurs du Mali ».

Le Mali est plongé depuis mardi dans une nouvelle crise politique, après la démission forcée du Premier ministre sous la pression d’officiers putschistes hostiles à une intervention militaire étrangère pour chasser les islamistes armés qui occupent le nord du pays depuis huit mois.

Dans son discours, le président malien par intérim annonce également le report des journées nationales de concertation que le gouvernement de transition avait prévu à partir de mardi et pour trois jours pour tenter d’établir une « feuille de route » pour les mois à venir.

« Les événements que nous vivons impliquent forcément un nouveau report de la date des concertations nationales », indique Dioncounda Traoré.

 

Django Cissoko

Détenteur d’un Doctorat d’Etat en droit public à la faculté de Rouen, en France, Django Cissoko a également exercé les fonctions de ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Il est âgé de 59 ans dont 37 au service de la Nation. Il est, en effet, entré à la fonction publique malienne en 1971.

L’homme qui occupe désormais le poste du Secrétaire Général de la présidence de la République, vacant depuis la nomination de Modibo Sidibé à la Primature en octobre 2007, est un habitué des allées du pouvoir, un homme de grande expérience, un homme du sérail, comme diraient certains. Django Cissoko est un administrateur réputé non seulement au Mali mais aussi sur le plan international. D’ailleurs, son nom était cité, dans certains milieux de Bamako, parmi les possibles premiers ministrables pour la succession de Ousmane Issoufi Maïga.

Autant dire que Django Cissoko, élevé à la dignité de Chevalier de l’Ordre national, a franchi toutes les étapes de l’administration malienne. Son parcours scolaire et universitaire le prédestinait à une brillante carrière.

Ainsi il obtiendra successivement le CEPE en 1960, à l’école primaire de Djidian (cercle de Kita), le DEF en juin 1964, au Lycée Askia Mohamed et le BAC au même établissement, trois ans plus tard, qui sera suivi d’une maîtrise en administration générale en juin 1971 en tant que major de sa promotion.

Il obtiendra ensuite le diplôme d’études approfondies en droit international et relations internationales à la Faculté de Droit et de Sciences politiques de l’Université de Caen (France), le diplôme de l’Institut international d’administration publique de Paris, (IAPP) le Doctorat de 3ème cycle de Droit public, en décembre 1981, à la faculté des Sciences économiques de l’Université de Rouen (France) enfin, le Doctorat d’Etat en droit en 1985, toujours à la faculté de Rouen, avec la mention « très honorable ». Sa thèse « La fonction publique en Afrique Noire – Le cas du Mali » a bénéficié les félicitations du Jury avant d’être publiée, en novembre 2006, dans la collection des publications de l’Université de Rouen.

Avec un cursus scolaire aussi édifiant, Django Cissoko n’a pas mis du temps à se frayer un chemin dans la fonction publique qu’il intégra dès août 1971. Il deviendra par la suite Directeur des services pénitentiaires, Directeur de la prison centrale de Bamako, Directeur national de la fonction publique et du personnel, Directeur de Cabinet du ministre du Travail et de la fonction publique et membre de la Commission nationale de réforme administrative.

En décembre 1984, il fait son entrée au gouvernement au poste de ministre de Justice, Garde des Sceaux. Un poste qu’il quitta en février 1988 pour se retrouver à la présidence de la République comme Secrétaire général avec rang et prérogatives de ministre, jusqu’à la révolution de mars 1991. Ce parcours exceptionnel a fait de lui un homme clé et valeureux du régime de Moussa Traoré.

Entre septembre 1988 et mai 1990, il a assuré simultanément pour le compte du Mali, les postes de Gouverneur suppléant du FMI, de la Banque Mondiale, de la Banque islamique de développement (BID), de la Banque africaine de développement (BAD), du Fonds africain de développement (FAD). Gouverneur de la Banque Mondiale pour le Mali entre mai 1990 et mars 1991, il s’est éclipsé du sommet de l’Etat avec l’avènement de la Troisième République pour exercer la fonction d’expert-consultant. Il opère son grand retour, le 13 novembre 2002, comme Directeur de Cabinet du Premier ministre avec Ag Hamani.

 

Jusqu’au 22 mars 2012  était le Directeur de cabinet du Premier ministre avec rang de ministre, avant  d’être nommé par le président ATT, Secrétaire général de la présidence de la République, avec rang de ministre.